Des milliers de personnes déplacées sont rentrées chez elles après une guerre sanglante, dans un contexte d’effondrement total des services et de manque d’aide. L’ONU lance des appels urgents pour protéger les rapatriés des dangers des mines et de la violence, tandis que d’autres continuent de fuir les zones de conflit, dans une catastrophe humanitaire croissante qui nécessite une intervention immédiate et soutenue. Alors que les répercussions du conflit continuent de faire rage dans de vastes régions du Soudan, un grand nombre de personnes déplacées ont commencé à retourner dans leurs régions d’origine, tandis que les responsables internationaux mettent en garde contre la détérioration des conditions humanitaires et l’effondrement des infrastructures.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a signalé que plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays sont rentrées chez elles, tandis qu’environ 320 000 autres sont rentrées des pays voisins, notamment d’Égypte et du Soudan du Sud, afin d’évaluer la situation avant de prendre une décision définitive de retour. Les retours se sont concentrés dans les États de Khartoum, Sennar et Al-Jazirah, où la guerre, qui dure depuis plus de deux ans, a provoqué une destruction massive des infrastructures et un effondrement complet des services de base. Lors d’une récente visite, des représentants du HCR et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont constaté d’importantes destructions dans la capitale, Khartoum, constatant que des bâtiments publics et privés, notamment des hôpitaux et des écoles, avaient été détruits ou transformés en abris collectifs.
« L’ampleur des destructions est déchirante, non seulement d’un point de vue humanitaire, mais aussi personnel », a déclaré Mamadou Dian Balde, directeur régional du HCR pour l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique et coordinateur régional des réfugiés pour la crise soudanaise, lors d’une visite à Khartoum et à Wadi Halfa, soulignant que le bureau du HCR à Khartoum avait été entièrement détruit. « Les gens retournent chez eux sans électricité, sans eau, sans services de santé ni d’éducation. La perte de leurs documents officiels les prive d’accès à l’aide, dans un contexte de menaces constantes liées aux mines non explosées, aux violences sexuelles et aux violations des droits de l’enfant », a ajouté Balde.
