La Tunisie commence à réfléchir à des mesures visant à encourager la natalité, dans une tentative de contrer le ralentissement du taux de natalité, après que des statistiques officielles ont révélé que le pays fait face à une crise démographique et que la société tend vers le vieillissement. Dans ce contexte, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, a déclaré que son ministère travaille à l’élaboration de stratégies pour améliorer les indicateurs démographiques, afin de garantir un équilibre entre la structure de la population et les exigences du développement économique et social dans les années à venir.
Lors d’une intervention devant le Parlement lundi, il a appelé à l’adoption d’une nouvelle politique et d’une vision moderne visant à encourager la natalité et à augmenter le taux de naissances en Tunisie, conformément aux données statistiques issues du recensement général de la population et de l’habitat de 2024. Ces données ont révélé une baisse du taux de natalité, sonnant l’alarme quant à l’avenir de la croissance démographique du pays. Selon les statistiques du recensement, annoncées il y a deux semaines, un « recul inquiétant » du nombre d’enfants et de jeunes a été observé, tandis que la proportion de personnes âgées a augmenté. Ainsi, la part des enfants âgés de 0 à 4 ans représente 5,8 % de la population totale, tandis que celle des 5 à 14 ans s’élève à 17 %, en raison de la baisse des naissances et du nombre de mariages. Parallèlement, l’indice de vieillissement a atteint 73,9 %.
Alors que les autorités craignent que l’augmentation de l’âge moyen, conjuguée à la baisse des taux de natalité, n’entraîne des défis économiques, sociaux et financiers, notamment dans un pays qui se présente comme une nation jeune, les familles tunisiennes attribuent ces transformations démographiques aux difficultés économiques et financières, ainsi qu’à la hausse des coûts du mariage, de la procréation et de l’éducation des enfants. Depuis plus de 60 ans, la Tunisie adopte une politique de limitation des naissances, encourageant les familles à se limiter à un maximum de trois enfants et facilitant l’accès des femmes aux moyens de contraception. Cependant, les dernières statistiques montrent que les familles se contentent désormais d’un ou deux enfants seulement.
