Société

En route vers la Maison Sacrée d’Allah : une longue histoire africaine de sacrifice et de dévotion

Le pèlerinage (Hajj) depuis l’Afrique vers La Mecque est resté, à travers les âges, un symbole d’adoration et de sacrifice, où les pèlerins affrontaient des défis et des dangers considérables sur leur chemin vers les lieux saints. Depuis la propagation de l’islam en Afrique il y a des siècles, le Hajj est devenu l’un des rituels religieux les plus importants. Les caravanes traversaient l’immense continent, empruntant des routes terrestres et montagneuses dans un voyage semé d’embûches.

Les caravanes, à pied ou à dos d’animaux, pouvaient durer des mois, période durant laquelle de nombreux pèlerins perdaient la vie. Des milliers mouraient et étaient enterrés en chemin, avant d’atteindre leur destination ou sur le trajet du retour. L’une des plus anciennes routes empruntées par les pèlerins d’Afrique de l’Ouest était le « Darb al-Arba’in » (la Route des Quarante Jours), qui passait par les terres haoussa (nord du Nigeria et sud du Niger) jusqu’à la mer Rouge, puis à La Mecque. Ce trajet, long et ardu, voyait défiler de grandes caravanes de pèlerins, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest et centrale.

Outre son caractère spirituel, ce voyage avait une dimension économique : les caravanes transportaient des marchandises et produits africains, transformant certains points du trajet en marchés économiques prospères. Aujourd’hui, malgré l’évolution des moyens de transport modernes, ces routes terrestres restent gravées dans la mémoire des pèlerins et des écrivains, notamment dans la littérature soudanaise, qui a immortalisé de nombreux poèmes sur le pèlerinage africain.

Dans le passé, le Hajj était une entreprise périlleuse, marquée par les attaques de brigands, les épidémies et même les animaux sauvages. Les pèlerins devaient endurer des épreuves physiques et psychologiques extrêmes. Certains, craignant de ne pas revenir, allaient jusqu’à divorcer de leur épouse pour éviter de laisser leurs enfants sans soutien. D’autres, bloqués en chemin, devaient s’arrêter pour travailler dans les pays traversés, parfois pendant un an ou plus, avant de reprendre leur périple. Certains choisissaient même de s’installer définitivement dans ces pays, créant un phénomène migratoire unique, motivé non par des aspirations économiques, mais par les contraintes du voyage vers les lieux saints.

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