Alors que la crise humanitaire s’aggrave au Soudan, le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que plusieurs zones au sud de la capitale, Khartoum, sont menacées par un risque de famine. Le programme onusien a confirmé, ce mardi, que l’ampleur des besoins réels dépasse les ressources disponibles en raison d’un manque de financement. Laurent Bukera, directeur national du PAM au Soudan, a déclaré depuis Port-Soudan à des journalistes à Genève : « Le niveau de faim, de besoin et de désespoir observé est extrême et confirme le risque de famine dans ces régions ».
Au cours des derniers mois, l’ONU n’a cessé d’alerter sur l’épuisement des ressources dans le pays. Elle a également souligné que le Soudan figure désormais parmi les quatre premiers pays au monde en termes de prévalence de la malnutrition aiguë. Selon les estimations des Nations Unies, environ deux millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë à travers le pays, dont 320 000 vivent dans des conditions de famine. À Khartoum seule, au moins 100 000 personnes souffrent de conditions de famine.
Rappelons que la guerre en cours au Soudan, qui oppose l’armée aux Forces de soutien rapide depuis deux ans, a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de plus de 12 millions, provoquant les plus graves crises de faim et de déplacement au monde. Ce conflit sanglant a également détruit les infrastructures du pays et conduit à l’effondrement de son économie, déjà fragile.
