L’Afrique est-elle en passe de devenir une région privilégiée de l’UNESCO ? Durant ses deux mandats à la tête de l’organisation, la Directrice générale Audrey Azoulay a cherché à mettre davantage l’accent sur le continent, qui représente 9 % des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, mais abrite près d’un quart des sites en péril. Les eaux turquoise de l’archipel des Bijagos en Guinée-Bissau, ses mangroves et réserves de biosphère exceptionnelles, ainsi que les forêts de Gola Tiwai en Sierra Leone, refuge d’espèces menacées comme les éléphants de forêt, sont autant d’attraits qui pourraient qualifier leurs pays pour une inscription sur la Liste du patrimoine mondial.
D’autres sites subsahariens incluent les monts Mandara au Cameroun et le mont Mulanje au Malawi, dont l’inscription sur la Liste est examinée par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO lors d’une réunion à Paris qui se tient jusqu’à dimanche. Depuis sa prise de fonctions en 2018, « Audrey Azoulay a non seulement fait de l’Afrique sa priorité, mais le continent est également devenu une priorité mondiale pour l’UNESCO. Des résultats très positifs ont commencé à émerger de cette démarche », selon Lazare Eloundou Assomo, directeur du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Camerounais, dont la nomination à ce poste stratégique est également symbolique, a souligné qu’« une stratégie très claire a été élaborée », notamment pour l’inclusion des onze pays africains dont les sites n’étaient pas encore inscrits sur la prestigieuse liste.
Cependant, combler cet écart prendra du temps : si le nombre de sites inscrits en Afrique subsaharienne est passé de 93 à 108 ces dernières années, ce pourcentage reste faible par rapport au nombre total de sites dans le monde, qui s’élève à plus de 1 200. L’Égypte et le Soudan demandèrent alors l’aide de l’UNESCO pour protéger ce monument. Les premières inscriptions, en 1978, concernaient des sites africains tels que l’île de Gorée au Sénégal, symbole de la traite négrière, et les églises rupestres de Lalibela, surnommées la « Jérusalem éthiopienne ».
