Une vidéo publiée par un groupe de jeunes Algériens a suscité une vive polémique ces deux derniers jours. Ils ont révélé avoir été expulsés d’un orphelinat de Draria, au sud de la capitale, après avoir atteint l’âge de 18 ans. Il s’agit d’une application stricte de la loi interdisant le séjour au-delà de la majorité. Dans la vidéo, rapidement diffusée sur les réseaux sociaux, les jeunes hommes ont déclaré que certains d’entre eux avaient déjà été expulsés de l’orphelinat, tandis que d’autres attendaient le même sort dans quelques semaines. La plupart d’entre eux n’ont ni toit ni sources de revenus, et certains se préparent à passer le baccalauréat.
Les intervenants se sont également adressés au président Abdelmadjid Tebboune : « Ne sommes-nous pas les enfants de la nation, comme on nous le dit ? Les erreurs commises par nos tuteurs pourraient se reproduire dans ces circonstances. Nous ne connaissons ni notre sort ni nos droits. Même des filles sont expulsées de force des orphelinats». Ils ont appelé les autorités à prolonger leur séjour au centre jusqu’à ce que des solutions alternatives soient trouvées, soulignant que d’autres centres ont autorisé la régularisation de leurs résidents, « à l’exception du centre Dararia ». De son côté, l’avocat Farid Sabry a expliqué à la presse que la crise résulte d’un « vide juridique », la législation algérienne actuelle ne prévoyant pas d’alternatives claires pour les résidents des orphelinats après leur majorité.
Il a également souligné que la loi n° 15-12 du 15 juillet 2015 relative à la protection de l’enfance « n’accorde une protection que jusqu’à l’âge de dix-huit ans, après quoi le jeune se retrouve sans abri ou sans source de revenus ». Sabry a ajouté que « les jeunes sont contraints de quitter les centres sans garantie de vie décente, ce qui les expose aux dangers de la rue », appelant à « l’adoption d’une approche transitoire garantissant logement et emploi à ce groupe ».
