Des dizaines de personnes ont été arrêtées dans la nuit à Gabès, dans le sud de la Tunisie, après des manifestations réclamant la fermeture d’une usine chimique fortement polluante, selon des militants et des médias, samedi. L’avocat Mehdi Telmoudi a déclaré : « Les arrestations ont visé des personnes manifestant la nuit », ajoutant aux médias : « Alors que les manifestations diurnes étaient majoritairement pacifiques, les protestations nocturnes ont parfois conduit à des affrontements avec les forces de l’ordre et à des incendies de pneus ».
Khair Eddine Debia, coordinateur de l’association locale « Stop Pollution », a indiqué que « plus de 100 personnes ont été arrêtées » samedi matin, précisant que la police avait interpellé plus de 70 personnes dans la nuit de vendredi et un nombre encore plus important à l’aube. Ce complexe chimique vétuste utilise de l’acide sulfurique et de l’ammoniac pour produire des engrais phosphatés, selon des rapports médiatiques. Ces derniers ont indiqué que des vidéos montrant des élèves secourus après être tombés malades ont poussé des milliers d’habitants de Gabès à descendre dans les rues mercredi pour exiger la fermeture de l’usine. Les autorités ont rapporté que, sur un mois, environ 200 habitants des quartiers voisins du complexe ont reçu des traitements pour des cas d’« intoxication ».
La présidence tunisienne a annoncé, samedi, que le président Kais Saied avait convoqué des responsables parlementaires pour discuter de « la situation environnementale » à Gabès. Selon le communiqué de presse, Kais Saied a indiqué qu’il suit « de près » la situation environnementale à Gabès, une région qui souffre depuis longtemps de la pollution industrielle. Il a affirmé que ce problème « ne peut être résolu par des méthodes traditionnelles », soulignant la nécessité de prendre des mesures immédiates avant la mise en œuvre d’une stratégie globale couvrant l’ensemble de la région. Le président a assuré que « des efforts sont en cours pour trouver des solutions urgentes à la pollution ».
