Une famille kenyane a raconté comment un bébé guépard qu’elle avait adopté après l’avoir trouvé couché près de sa mère morte était devenu presque l’un de leurs enfants. Cependant, leurs voisins du comté de Wajir, au nord du pays, n’étaient pas ravis de voir un animal sauvage élevé si près d’eux. « Beaucoup nous ont immédiatement dit de nous débarrasser du bébé pour qu’il ne fasse pas de mal au bétail. Nous ne l’avons pas fait, car cela nous semblait déraisonnable », a déclaré Bisharo Abdirahman Omar. Cette réaction n’a pas été surprenante, car cette communauté nomade somaliophone vit de l’élevage, un animal souvent menacé par des prédateurs tels que les guépards, les léopards, les lions et les hyènes.
« Nous savions que cela ne nous serait d’aucun bénéfice, contrairement au bétail », explique Rashid Abdi Hussein, 45 ans, père de dix enfants, « Mais j’ai décidé que, puisque ces animaux sont tués, nous devrions peut-être les élever et faire autrement ». La famille a pris soin du petit pendant deux ans et trois mois, période durant laquelle il est devenu un membre indissociable de la famille. « Au début, l’animal était difficile, mais il a fini par s’apprivoiser et est devenu l’un des enfants », explique-t-il. La famille a d’abord nourri le petit avec du lait à la seringue, puis avec de la viande lorsqu’il a grandi. « Nous avons fait un grand sacrifice : depuis le jour où je l’ai sauvé, j’ai abattu 15 moutons pour nourrir le guépard », a déclaré M. Hussein. La famille a été félicitée par le Kenya Wildlife Service (KWS) pour sa générosité envers un animal souvent tué ou victime du trafic.
Sharmaarke Mohamed, directeur de la Northeastern Conservancy Association (NECA), affirme que les guépards et la faune sauvage du nord-est du Kenya sont confrontés à une crise croissante, largement passée inaperçue. « Les guépards sont actuellement confrontés à une menace très grave, tout comme de nombreux autres animaux sauvages », a-t-il déclaré. « Ce jeune guépard récemment découvert était très probablement orphelin ; sa mère a été tuée ou empoisonnée », a-t-il précisé.
