Le Ghana a accueilli un nouveau groupe de dix-neuf migrants d’Afrique de l’Ouest expulsés des États-Unis lors de leur passage par la capitale Accra, au milieu de craintes qu’ils ne soient renvoyés de force dans leurs pays d’origine par les autorités ghanéennes. Il s’agit de la troisième opération de déportation connue vers le Ghana depuis l’annonce de l’accord migratoire entre Accra et Washington en septembre dernier, qui prévoit que le Ghana accueille des migrants irréguliers d’Afrique de l’Ouest expulsés du territoire américain.
Un hôtel au nord d’Accra a été le théâtre de scènes émouvantes lorsqu’un personnel de l’immigration ghanéenne a emmené de force une femme cinquantenaire sierra-léonaise et l’a placée dans un petit camion en direction de l’aéroport pour la déporter vers son pays, un jour seulement après son arrivée au Ghana avec 18 autres migrants sans documents d’identité, après avoir passé des mois dans des centres de détention de l’immigration américaine. Le lendemain, les autorités ghanéennes ont renvoyé dix Nigérians dans leur pays, tandis que leurs compagnons affirment qu’ils ont perdu tout contact avec eux depuis lors. Quant aux huit migrants restants, originaires du Mali, de Guinée, du Sénégal et de Sierra Leone, ils vivent désormais dans un hôtel placé sous une garde militaire renforcée et craignent de subir le même sort.
Ces migrants affirment détenir des documents légaux prouvant qu’ils ont obtenu une protection judiciaire contre l’expulsion en vertu de la Convention contre la torture, délivrée par un juge américain de l’immigration. Sur cette base, un cabinet d’avocats a déposé une plainte devant la justice ghanéenne contestant la légalité de l’accord migratoire avec Washington.
