Société

Une enquête révèle un paradoxe frappant dans le paysage éducatif africain

Une enquête menée par Africa Report en collaboration avec le cabinet de recherche kényan Sagasi Research Institute a révélé un paradoxe frappant concernant la réalité de l’éducation sur le continent africain, alors que la majorité des personnes interrogées se disent confiantes dans les écoles nationales, les deux tiers envisagent d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger. Les résultats indiquent que les Africains valorisent l’éducation dans leur pays d’origine, mais perçoivent les institutions internationales, notamment occidentales, comme la véritable voie d’accès à la compétitivité, au prestige et aux opportunités.

L’enquête a porté sur 47 pays africains et a inclus plus de 7 000 participants issus de la classe moyenne supérieure. Elle a été menée en août et septembre de cette année. L’enquête a montré que les Ghanéens et les Kényans sont parmi les plus confiants dans leurs systèmes éducatifs, tandis que les Nigérians et les Sud-Africains se situent près de la moyenne continentale de 62 %. Au Ghana, 73 % des personnes interrogées ont déclaré avoir une confiance « partielle » ou « totale » dans les écoles de leur pays, un chiffre identique à celui du Kenya. À première vue, le Ghana et le Kenya semblent être des modèles de réussite : le Ghana avec ses prestigieux établissements secondaires comme Achimota, Prembe College et Wesley Girls, et le Kenya avec son réseau renommé d’écoles secondaires et d’universités.

Cependant, la confusion s’installe lorsqu’on interroge les parents sur les projets d’études de leurs enfants : 76 % des Ghanéens et 67 % des Kenyans ont envoyé ou envisagent d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger. « La majorité croit encore que les études à l’étranger facilitent l’accès à l’emploi, aussi bien à l’étranger qu’à leur retour au Kenya », explique Samuel Olando, directeur exécutif de la Fondation Bamoga à Nairobi. « C’est la quête d’une vie meilleure grâce à l’éducation». Les destinations les plus prisées sont le Canada, suivi du Royaume-Uni, des États-Unis et de la Chine. Cela révèle l’héritage du colonialisme et des liens linguistiques, les systèmes éducatifs du Ghana et du Kenya étant ancrés dans le modèle britannique. La Chine s’est imposée comme une destination secondaire grâce à sa diplomatie éducative, notamment par le biais de bourses d’études et des Instituts Confucius.

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