Le Conseil militaire de transition en Guinée Conakry a annoncé le retrait de 51 licences minières, dont des concessions de bauxite, d’or, de diamants et de fer. Cela fait partie d’une campagne visant à reprendre le contrôle des ressources inexploitées, ou de celles dont les licences sont jugées sous-utilisées par les autorités, selon un décret présidentiel publié par le gouvernement jeudi dernier. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Fana Soumah, a déclaré dans une déclaration diffusée à la télévision d’Etat jeudi soir que le président de la transition, le général Mamady Doumbouya, a signé un décret annulant ces licences, soulignant que les concessions ont été restituées à l’Etat gratuitement, sur la base des dispositions de la loi minière nationale en vigueur depuis de nombreuses années dans le pays.
Cette décision intervient alors que les autorités cherchent à restructurer le secteur minier et à imposer davantage d’obligations aux entreprises pour stimuler les investissements locaux dans la fabrication et la transformation. La Guinée est l’un des principaux producteurs mondiaux de bauxite (matière première principale de l’industrie de l’aluminium) et joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement des marchés mondiaux, notamment de la Chine et de la Russie, auxquels elle fournit des quantités massives. Le gouvernement avait déjà révoqué les licences de deux entreprises, ce qui indique une escalade de la pression sur les entreprises opérant dans le secteur. Le gouvernement a déclaré que le retrait des licences de certaines entreprises était le résultat de leur non-respect des engagements et des conditions d’investissement signés entre les parties concernées.
La décision de révocation concerne les licences accordées entre 2005 et 2023, dont certaines ont expiré, tandis que d’autres restent valables pour les décennies à venir. Cette décision reflète une tendance croissante en Afrique de l’Ouest vers le renforcement du contrôle national sur les ressources minérales, comme on le voit au Mali, au Niger et au Burkina Faso, où les gouvernements militaires ont intensifié leurs efforts depuis 2020 pour augmenter les revenus du secteur minier, la junte militaire au pouvoir, dirigée par le général Doumbouya, qui a pris le pouvoir en 2021, cherche à renforcer sa présence sur la scène politique en se concentrant sur l’économie et en réaffirmant son contrôle sur les ressources naturelles.
