Les Nations Unies ont exprimé leur profonde préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire dans l’est du Tchad, dans un contexte d’afflux massif de réfugiés et de rapatriés en provenance du Soudan voisin et d’une grave pénurie de financement. Selon les travailleurs humanitaires, plus de 55 000 réfugiés soudanais et 39 000 rapatriés tchadiens sont arrivés dans les États d’Ennedi et de Wadi Fira, à l’est du pays, depuis l’escalade de la violence au Darfour du Nord le mois dernier. Ce nouveau chiffre s’ajoute au près d’un million de personnes qui ont cherché refuge dans l’est du Tchad depuis le déclenchement de la crise soudanaise en avril 2023, un chiffre que le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a attribué à la « politique généreuse de la porte ouverte » du gouvernement tchadien.
Citant le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Dujarric a déclaré aux journalistes à New York que la capacité actuelle des sites d’accueil est « largement insuffisante pour répondre à l’ampleur des besoins », ajoutant que la plupart des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants souffrant de traumatismes psychologiques. « Le site de transit de Tini, qui a une capacité de 500 personnes, accueille près de 20 000 personnes – réparties sur le site, dormant à la belle étoile en attendant d’être relocalisées loin de la zone frontalière », a-t-il déclaré. Depuis la mi-avril, les partenaires de l’ONU ont fourni une aide d’urgence, notamment en construisant des centaines d’abris familiaux, en distribuant de la nourriture à plus de 6 000 personnes et en fournissant des médicaments pour couvrir les besoins de 20 000 personnes.
Le porte-parole de l’ONU a déclaré que la population de la région a un besoin urgent de nourriture, d’abris, d’accès à l’eau, de services d’assainissement et d’hygiène, de soins de santé et de services de protection pour les survivants de la violence. « Il est clair que les enfants souffrant de malnutrition ont également besoin d’un traitement approprié ». À ce jour, le plan de réponse humanitaire de 1,4 milliard de dollars pour le Tchad n’a été financé qu’à hauteur de 7 %, soit seulement 99 millions de dollars.
