Fin mai 2025, le président ghanéen John Dramani Mahama a lancé une campagne nationale de industrialisation visant à accélérer la croissance économique et le développement de son pays, en soutenant sa politique d’« économie 24/7 », qui cherche à créer des emplois et à dynamiser les entreprises locales pour promouvoir l’industrie et la production agroalimentaire. Ces initiatives s’inscrivent dans une tendance récente observée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest pour revitaliser leurs secteurs industriels, notamment avec le Sommet de l’Afrique de l’Ouest sur l’industrie et le commerce prévu en octobre 2025 à Lagos, au Nigeria, sous le thème : « Accélérer la révolution industrielle durable en Afrique de l’Ouest pour la prospérité économique ».
Ce sommet devrait servir de plateforme régionale pour élaborer des stratégies concrètes en faveur du progrès industriel et de la diversification commerciale. Située à un carrefour stratégique, l’Afrique de l’Ouest constitue un pont entre l’Europe et l’Afrique, offrant un accès aux marchés et ressources émergents. Ses côtes, dotées de ports majeurs comme ceux de Lagos (Nigeria), d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et de Tema (Ghana), servent de centres vitaux pour l’exportation de produits manufacturés et l’importation d’intrants industriels. La dynamique de l’industrialisation en Afrique de l’Ouest est alimentée par une prise de conscience croissante de l’importance stratégique des ressources régionales, telles que le pétrole, le gaz, les minerais (or, fer, diamants, terres rares) et les produits agricoles comme le cacao, l’huile de palme, le caoutchouc et le coton. Cette prise de conscience pousse les pays à transformer ces matières premières localement pour en capturer une plus grande valeur ajoutée, plutôt que de les exporter brutes.
Cette démarche est cruciale, car l’exportation massive de matières premières freine le développement économique des pays de la région, des efforts d’industrialisation se concrétisent notamment au Ghana et en Côte d’Ivoire, qui ambitionnent de transformer le cacao en chocolat et autres produits finis, ainsi qu’au Nigeria, qui s’oriente vers la transformation de son lithium en composants pour les véhicules à énergie nouvelle. Par ailleurs, la démographie jeune et en croissance rapide de la région pourrait élargir la classe moyenne, stimulant la demande de biens de consommation et renforçant l’élan pour une industrie locale.
