Les Nations Unies et des organisations humanitaires ont annoncé que l’administration du président américain Donald Trump avait annulé un important contrat de fourniture de fournitures d’urgence aux victimes de viol au Congo, alors que la violence s’intensifiait dans l’est du pays cette année, privant des milliers de médicaments vitaux. Ces fournitures d’urgence comprennent des médicaments pour prévenir le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles, ainsi que les grossesses non désirées. La décision d’annuler le contrat portant sur environ 100 000 kits de traitement post-viol n’avait pas été annoncée auparavant.
Le contrat de l’USAID visait à réapprovisionner les provinces de l’est du Congo, déchirées par la guerre, tout au long de l’année et a privé des milliers de centres de santé de fournitures alors que les combats s’intensifiaient. « Regarder une victime de viol dans les yeux, c’est comme un regard vide », a déclaré un professionnel de santé au Congo, sous couvert d’anonymat. « N’oubliez jamais de vous présenter devant cette personne et de lui dire que vous n’avez pas de médicaments, que vous ne savez pas comment l’aider, et de lui dire de partir ». Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont envahi l’est du pays en janvier, s’emparant de deux grandes villes, aggravant un conflit qui dure depuis des décennies. Les Nations Unies ont signalé quelque 67 000 cas de viols recensés depuis, dont beaucoup ne sont probablement pas signalés.
L’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre au Congo a été documentée par des experts de l’ONU et des organisations humanitaires.
Trump a ordonné une suspension de 90 jours de l’aide étrangère après son entrée en fonction en janvier et a suspendu les subventions à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Le contrat de l’agence avec le fournisseur d’équipements était en cours de négociation lorsque le milliardaire Elon Musk, alors à la tête d’un département chargé d’améliorer l’efficacité du gouvernement américain, a annoncé la fermeture de l’agence en janvier. Selon l’ONU et d’autres organisations humanitaires, l’USAID a immédiatement annulé le contrat, qui devait permettre de réapprovisionner des milliers de centres de santé d’ici mars.
