Le Ghana a mis en œuvre des réformes de sa législation minière, notamment en réduisant la durée des permis et en exigeant des entreprises qu’elles partagent les revenus directement avec les communautés locales, selon le ministre des Terres et des Ressources naturelles, Emmanuel Armah Kofi Boah. Cette initiative reflète une tendance plus large en Afrique de l’Ouest, où les gouvernements cherchent à modifier les lois minières pour tirer davantage profit de la hausse des prix des matières premières.
Dans son discours d’hier, M. Boah a expliqué que les changements, notamment la suppression du renouvellement automatique de certains permis, ne s’appliqueront qu’aux nouveaux contrats, contrairement au Mali et au Burkina Faso, qui ont imposé des réformes rétroactives. « Au Ghana, nous n’appliquons pas les lois rétroactivement », a-t-il déclaré. « Les accords existants sont protégés et seront respectés ». Il a ajouté que le processus de modification de la législation minière et des politiques connexes était achevé à 85 % après de vastes consultations avec les parties prenantes. Le Ghana, premier producteur d’or d’Afrique, prévoit une production de 5,1 millions d’onces cette année. Le pays abrite d’importantes sociétés minières, dont Newmont, Gold Fields, AngloGold Ashanti, Zegen, AsentiGold et Perseus.
Le Ghana exporte de la bauxite et du manganèse et prévoit de se lancer dans la production de lithium. En vertu des modifications proposées, les permis d’exploration ne seront plus valables indéfiniment, et la durée maximale des permis miniers sera réduite de 30 ans à des durées plus courtes, déterminées par accord entre le gouvernement et les entreprises. Le renouvellement automatique sera également supprimé si les entreprises ne respectent pas leurs obligations environnementales, sociales ou de production. Dans un changement majeur, le gouvernement entend abolir les accords de développement qui nécessitent des transferts de fonds au gouvernement central et les remplacer par de nouveaux accords obligeant les entreprises à allouer un pourcentage déterminé de leurs ventes totales de minéraux au financement de projets de développement local, répondant ainsi aux revendications des communautés qui estiment ne pas avoir bénéficié des activités minières.
