Tous les regards sont tournés vers l’est du Congo, alors que l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali fait face à des défis croissants, face à des complexités sur le terrain et à des appels politiques, à l’approche de la date limite de mise en œuvre de l’accord négocié par les États-Unis. La Maison Blanche considère cet accord comme essentiel à la stabilité économique et stratégique de la région. Le 9 juillet, le président américain Donald Trump a annoncé que les présidents du Congo et du Rwanda se rendraient aux États-Unis « dans les deux prochaines semaines » pour signer officiellement l’accord, ainsi que des accords économiques bilatéraux susceptibles de générer des milliards de dollars d’investissements pour les deux pays, riches en tantale, or, cobalt, cuivre et lithium.
L’accord, visant à contenir le mouvement M23, a coïncidé avec des négociations directes entre le Congo et le mouvement, organisées par le Qatar, qui ont abouti à un accord séparé qui devrait être signé le 18 août. Cependant, le mouvement n’a pas encore annoncé de plans concrets de retrait des zones qu’il contrôle. Pendant ce temps, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) demeurent un point de friction majeur. L’accord lie le retrait des troupes rwandaises à la neutralisation de ce groupe, qui comprend des membres accusés d’implication dans le génocide de 1994 au Rwanda. Fait notable : le groupe a appelé le président américain à ne pas donner son feu vert à une éventuelle attaque congolaise contre lui.
Dans une lettre datée du 2 juillet, Victor Biringiro, président par intérim du groupe, a averti que le prendre pour cible pourrait mettre en danger les civils congolais et plus de 200 000 réfugiés rwandais. Dans une réponse écrite aux questions de Reuters, le porte-parole du groupe, Kor Ngoma, a souligné la nécessité d’un « dialogue franc et inclusif entre les Rwandais » pour parvenir à la paix, malgré le rejet répété par Kigali de toute négociation avec le groupe.
