Société

L’éclat de l’or cache un désastre environnemental au Sénégal

Dans le sud-est du Sénégal, plus précisément dans le village de Bantoko, l’or éblouit autant qu’il détruit. Au cours des deux dernières décennies, ce village est devenu un centre majeur de l’orpaillage traditionnel, attirant des centaines de prospecteurs venus de tout le pays et des pays voisins. Les outils sont simples : une corde, un seau, une pioche et une lampe de poche. Le rêve : obtenir quelques grammes d’or, sur un marché où le prix du kilogramme a dépassé les 90 000 euros, contre 50 000 euros il y a seulement cinq ans. Malgré ces prix records, ce rêve reste inaccessible pour les mineurs locaux. Ils vendent leur or à des intermédiaires à des prix bien inférieurs à ceux du marché mondial.

« Ce n’est pas très profond, juste 10 ou 15 mètres », explique Amadou Diallo, l’un des mineurs. « La vie est un pari, et où que nous soyons, nous devons travailler. Nous devons saisir les opportunités». Mais derrière cette apparente prospérité se cache une bombe à retardement environnementale. Les chercheurs d’or utilisent le mercure pour collecter les atomes de ce métal, une substance hautement toxique. On estime que près de deux tonnes de mercure entrent chaque année au Sénégal, dont une grande partie finit dans le sol, les cours d’eau et même dans l’air. Doudou Dramane, agriculteur et militant écologiste, met en garde :
« Ici, les terres sont polluées et nous ne pouvons pas cultiver. Le mercure est très dangereux. Il pollue le sol et l’air, et peut provoquer des maladies pulmonaires et des malformations congénitales chez les enfants».

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Les autorités sénégalaises tentent depuis des années d’interdire l’utilisation du mercure dans l’exploitation minière, mais sans résultats tangibles. Alors que les risques sanitaires et environnementaux persistent, les chercheurs d’or poursuivent leur travail quotidien, en échange de quelques grammes d’or et de nombreux risques.

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