Le gouvernement du Soudan du Sud a informé l’administration américaine de sa volonté d’accueillir un plus grand nombre de personnes expulsées des États-Unis, mais a formulé en contrepartie une série d’exigences politiques et économiques. Selon trois sources proches du dossier et des correspondances diplomatiques consultées par Politico, ce pays d’Afrique de l’Est a appelé l’administration américaine à lever les sanctions contre l’un de ses plus hauts responsables. Les responsables sud-soudanais ont également demandé à l’administration Trump d’annuler les décisions d’avril du secrétaire d’État Marco Rubio, qui ont largement révoqué les visas des détenteurs de passeports sud-soudanais.
Les exigences comprenaient également la réactivation d’un compte bancaire à la Réserve fédérale de New York, permettant au pays d’effectuer des transactions en dollars américains, et un soutien aux poursuites judiciaires contre le premier vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, actuellement assigné à résidence. L’administration Trump n’a encore accédé à aucune de ces demandes, tandis que les relations entre Washington et Juba restent tendues par des années de tensions liées à la guerre civile, à la dégradation de la situation des droits humains et au déclin de la gouvernance dans le pays. « Le Soudan du Sud restera un allié des États-Unis et soutiendra leurs politiques, en particulier celles du président Trump », a déclaré l’ambassadeur du Soudan du Sud à Washington, Santino Diken, lors d’une interview.
« Mais nous souhaitons également que nos partenaires de l’administration américaine comprennent que le gouvernement du Soudan du Sud, dans ses efforts pour convaincre ses citoyens de la liberté de circulation, demande à l’administration américaine de lever les restrictions de visa pour les détenteurs de passeports sud-soudanais.»
Après six semaines de bataille juridique, les États-Unis ont expulsé ce mois-ci huit hommes vers le Soudan du Sud, alors qu’un seul d’entre eux possédait la nationalité sud-soudanaise. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une politique administrative plus large visant à expulser des milliers de migrants vers des pays tiers lorsque leur pays d’origine refuse de les accueillir. Les huit hommes sont hébergés dans un complexe hautement surveillé au Soudan du Sud, tandis que le gouvernement cherche à les renvoyer dans leurs pays d’origine, selon deux sources proches du dossier.
