Les États-Unis ont menacé ce jeudi de diminuer leur aide extérieure au Soudan du Sud si Juba ne lève pas ce qu’ils ont qualifié de frais illicites sur les envois d’aide humanitaire. Dans un communiqué au ton sévère intitulé « Il est temps d’arrêter d’exploiter les États-Unis », le Bureau des affaires africaines du département d’État américain a accusé le gouvernement du Soudan du Sud d’imposer « des frais exorbitants sur les envois d’aide humanitaire » et d’« entraver les opérations de maintien de la paix des Nations unies ». Le ministre des Affaires humanitaires du Soudan du Sud n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Les États-Unis sont le plus grand donateur humanitaire au Soudan du Sud, un pays d’environ 12 millions d’habitants qui souffre de conflits depuis son indépendance du Soudan en 2011. Les donateurs étrangers ont à plusieurs reprises protesté contre les tentatives des autorités de collecter des taxes sur les importations d’aide humanitaire. Le communiqué américain indique : « Ces mesures constituent des violations flagrantes des obligations internationales du Soudan du Sud », il ajoute : « Nous appelons le gouvernement de transition à cesser immédiatement ces pratiques ; sinon, les États-Unis entameront un examen complet de leur aide extérieure au Soudan du Sud, avec la possibilité de procéder à des réductions importantes ».
Les conflits armés persistent dans de vastes régions du Soudan du Sud depuis la fin de la guerre civile de cinq ans en 2018, qui a causé la mort d’environ 400 000 personnes. Cependant, des enquêteurs des Nations unies ont déclaré dans un rapport publié en septembre dernier que la corruption au sein des élites politiques est le principal facteur de la crise humanitaire, où la plupart des habitants du Soudan du Sud font face à des niveaux graves de faim. Juba a rejeté cette conclusion, attribuant ses problèmes humanitaires aux conflits, au changement climatique et aux perturbations des exportations de pétrole dues à la guerre au Soudan voisin.