Le Conseil constitutionnel du Cameroun a définitivement rejeté la candidature de Maurice Kamto, principal opposant au président Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans et qui a annoncé son intention de briguer un huitième mandat lors de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre, en revanche, le Conseil a approuvé les candidatures de deux rivaux de longue date : Cabral Lebe, du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), et Joshua Ossé, du Front social-démocrate (SDF).
L’avocat de Kamto, Me Hippolyte Mele Tiakwang, a déclaré à l’issue de l’audience tenue par le Conseil constitutionnel à Yaoundé : « Le Conseil constitutionnel a décidé que la candidature de Kamto n’était pas recevable, ce qui a pour conséquence directe qu’il ne participera pas à la course à la présidentielle. » Fin juillet, la Commission électorale camerounaise (ELECAM), l’organisme chargé d’organiser les élections, a rejeté la candidature du leader de l’opposition, arrivé deuxième à l’élection présidentielle d’octobre 2018, en raison de « candidatures multiples » du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), le parti sous lequel Kamto avait l’intention de se présenter.
Kamto avait fait appel de cette décision devant le Conseil constitutionnel. Le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, a jugé son recours recevable mardi, mais l’a rejeté « sur le fond, comme injustifié ». Suite à cette annonce, Kamto a quitté les lieux sans faire de commentaire. Le Conseil constitutionnel a également rejeté la candidature d’un autre candidat, également sous sa bannière, Anicet Ekani, président du MANIDEM, a répondu : « Nous étudions la décision et nous vous donnerons notre avis… C’est une décision politique. Nous en avons pris acte. L’état-major se réunira. Pour l’instant, nous ne ferons pas de déclaration».
Kamto, ancien leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a démissionné de son parti fin juin et a choisi de se présenter sous la bannière du parti Manyedem, conformément à une disposition de la loi électorale camerounaise. En vertu de cette loi, seuls les partis disposant de représentants élus au parlement ou aux conseils municipaux sont autorisés à participer à l’élection présidentielle. Cependant, le MRC a boycotté les dernières élections législatives et municipales de 2020.
