Un tribunal ougandais a refusé de libérer sous caution l’opposant politique Kizza Besigye, détenu depuis neuf mois pour trahison, incitation au chaos et trouble à l’ordre public. Cette affaire a suscité l’inquiétude des détracteurs du gouvernement, notamment du chef de l’opposition Bobi Wine, et des organisations de défense des droits humains. Ils considèrent cette arrestation et ce procès comme faisant partie d’une répression gouvernementale à l’approche des élections prévues pour le début de l’année prochaine, lors desquelles le président Yoweri Museveni, âgé de 80 ans, brigue un nouveau mandat.
Le gouvernement a toujours nié avoir pris pour cible des personnalités de l’opposition, affirmant que toutes les personnes arrêtées ont commis des crimes et délits justifiant une peine d’emprisonnement. Besigye était un ancien allié et médecin personnel du président actuel Yoweri Museveni avant de s’opposer à lui. Il s’est présenté à quatre reprises aux élections, mais a perdu à chaque fois. Il n’a pas encore annoncé sa position concernant les prochaines élections. Besigye a été renvoyé de force en Ouganda depuis le Kenya voisin en novembre dernier. Il a d’abord été inculpé devant un tribunal militaire avant que son dossier ne soit transféré devant un tribunal civil.
L’équipe juridique de Besigye a plaidé qu’il devait être automatiquement libéré sous caution, car il avait passé plus de 180 jours en prison sans procès. Cependant, le juge Emmanuel Baguma a expliqué que la période de 180 jours pour la libération sous caution obligatoire n’a commencé à courir qu’à compter de la date de son renvoi devant le tribunal civil, le 21 février, ce qui lui laissait 12 jours de moins avant d’être éligible à une libération.
