Un plan américain visant à réinstaller un groupe d’Afrikaners blancs d’Afrique du Sud aux États-Unis se heurte à des obstacles juridiques et administratifs, après que Washington a demandé au gouvernement kenyan d’envoyer des fonctionnaires pour traiter leurs dossiers sur le territoire sud-africain, une démarche qui a suscité une vive controverse concernant la légitimité du programme et des craintes de politisation du dossier de l’asile. Selon des sources officielles, plus de 30 fonctionnaires kenyans ont déposé des demandes de visas de volontariat pour entrer en Afrique du Sud, dans le cadre d’une mission financée par le Département d’État américain via l’organisation « World Church Service », visant à accélérer les procédures de réinstallation avant l’arrivée prévue de la prochaine vague de « réfugiés » le 28 août.
Cependant, le ministère mary de l’Intérieur sud-africain a indiqué que les demandes seraient examinées conformément aux lois en vigueur, mais des signes indiquent un possible refus des visas de volontariat en raison de la nature rémunérée du travail. Des rapports suggèrent que les autorités sud-africaines hésitent à autoriser l’entrée de ces fonctionnaires, dans un contexte d’opposition interne au programme dans son ensemble. Le programme, lancé par le président américain Donald Trump, accorde le droit d’asile aux Afrikaners qui « se sentent persécutés », puis a été élargi pour inclure les « victimes de discrimination raciale parmi les minorités ethniques en Afrique du Sud », selon le site de l’ambassade américaine. Cependant, des organisations internationales, y compris l’Organisation internationale pour les migrations, n’ont pas reconnu la légitimité de ces cas en tant que réfugiés.
Les experts en migration qualifient cette approche d’inhabituelle, car les demandes d’asile sont généralement traitées dans un pays tiers, et non dans le pays d’origine. Hans Lonsdorf, ancien responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a déclaré que ce type de traitement « n’est utilisé que dans des cas politiques de haut niveau, et non dans des opérations collectives ». En mai dernier, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a tenté de convaincre l’administration Trump, lors d’une visite officielle à Washington accompagnée d’hommes d’affaires blancs, que la violence dans son pays ne visait pas les minorités ethniques.
