Le Kenya a été la cible d’une cyberattaque de grande ampleur qui a paralysé pendant plusieurs heures de nombreux sites et services publics, dont le site officiel de la présidence, les ministères de l’Éducation, de la Santé et de l’Intérieur, ainsi que la Direction des enquêtes criminelles (DCI). Les internautes se sont retrouvés face à des pages d’accueil remplacées par des messages à caractère raciste, notamment : « Le Parti du peuple kenyan (PCP) bloque l’accès. Nous nous relèverons. Pouvoir aux Blancs dans le monde entier ».
L’attaque, apparemment bien coordonnée, a duré plusieurs heures avant que les autorités ne parviennent à reprendre le contrôle des plateformes piratées. Dans une brève déclaration, Raymond Omollo, ministre d’État à l’Intérieur, a indiqué que les services compétents « ont traité l’incident dans les plus brefs délais », précisant que les soupçons pesant sur un groupe se faisant appeler PCP@Kenya comme responsable du piratage. Cet incident s’ajoute à une longue série de cyberattaques dont le Kenya fait l’objet ces dernières années. En 2016, un piratage du ministère des Finances avait entraîné des pertes estimées à quatre milliards de shillings kenyans (environ 27 millions d’euros).
En juillet 2023, le groupe « Anonymous Soudan » avait également ciblé plusieurs institutions publiques, notamment la plateforme e-Citizen, porte d’entrée centrale des services publics du pays. Les autorités de régulation, en tête desquelles l’Autorité des communications du Kenya (CA), n’ont cessé d’alerter sur les vulnérabilités en matière de cybersécurité affectant les secteurs public et privé. Selon les données de la CA, 842 tentatives d’attaques informatiques ont été enregistrées rien qu’entre juillet et septembre dernier, avec une concentration particulière sur les secteurs financier, sanitaire et éducatif.
Par ailleurs, un rapport de la Banque centrale du Kenya révèle que plus de 1,5 milliard de shillings kenyans (environ 10 millions d’euros) ont été volés aux banques du pays par des pirates informatiques au cours de l’année 2024, illustrant l’ampleur croissante des menaces numériques auxquelles le Kenya est confronté et renforçant les appels à un renforcement significatif des systèmes de protection numérique des institutions publiques et financières.