La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS) a annoncé un plan pour activer une force d’intervention rapide composée de 260 000 soldats, dans le but de renforcer la lutte contre le terrorisme dans une région confrontée à des défis sécuritaires croissants. Cette initiative nécessite un financement annuel estimé à 2,5 milliards de dollars. L’annonce a été faite par le président de la Commission de l’ECOWAS, le Dr Omar Touray, lors du sommet inaugural des chefs d’état-major des armées africaines à Abuja, où il était représenté par l’ambassadeur Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Commission.
Touray a précisé que cette force fournirait un soutien logistique et financier aux pays en première ligne des combats, soulignant que les ministres des Finances et de la Défense des pays de l’ECOWAS se réuniront à Abuja vendredi prochain pour finaliser les mécanismes de financement. Il a ajouté que cette initiative est devenue « une nécessité urgente face aux défis sécuritaires asymétriques auxquels la région est confrontée ». Il a également affirmé que cette force opérera en complémentarité avec la force de réserve de l’Union africaine, dans le cadre de l’architecture de paix et de sécurité africaine, notant que la région du Sahel est devenue l’épicentre du terrorisme mondial, enregistrant 51 % des décès liés au terrorisme dans le monde en 2024.
Touray a souligné que les femmes, les enfants et les communautés locales sont les plus touchés par le retrait de l’État face aux groupes armés, en plus de l’aggravation de la situation due à l’économie de guerre générée par l’exploitation minière illégale et les taxes illégales. Il a également appelé l’Union africaine et les Nations unies à soutenir les opérations de lutte contre le terrorisme dans la région, rappelant la résolution 2719 du Conseil de sécurité de décembre 2023, qui s’engage à financer 75 % des opérations de soutien à la paix menées par l’Afrique.
