Economie

Les agriculteurs tanzaniens augmentent leurs rendements et leurs revenus grâce à l’IA

En Tanzanie, où plus de 65 % de la population vit en zone rurale et où l’agriculture représente un quart du PIB, le changement climatique bouleverse les règles de l’agriculture. Des précipitations irrégulières, des sécheresses prolongées et des inondations soudaines mettent à l’épreuve les pratiques ancestrales de prévision météorologique. Pour William Karatibu, cultivateur de haricots et de maïs, les signes traditionnels autrefois transmis de génération en génération – les mouvements des fourmis, le mouvement des nuages, la sensation du vent – ne fonctionnent plus. « Les méthodes que mes parents m’ont enseignées ne fonctionnent plus », explique-t-il. Les mauvaises récoltes ont entraîné une baisse des revenus et une insécurité alimentaire.

La plupart des agriculteurs tanzaniens sont de petits exploitants, mais l’un de leurs principaux défis est le manque de données fiables et accessibles. Sans informations climatiques actualisées, la planification des semis, de la fertilisation ou des récoltes relève de l’approximation, c’est là que l’innovation en matière d’IA offre une bouée de sauvetage, en transformant des données éparses en informations exploitables, l’IA peut aider les agriculteurs à prendre des décisions éclairées face à l’incertitude climatique. Essa Mohamedali, stratège en IA et cofondateur de la Tanzania AI Community, souligne que « l’IA en Afrique est portée par des communautés locales – des passionnés, des jeunes diplômés et des créateurs d’entreprise novices ». La connectivité en Tanzanie a atteint 72 %, mais une grande partie des données du pays reste cloisonnée. Il est essentiel de les exploiter au niveau local.

C’est précisément ce que fait Rada360, une start-up tanzanienne d’agriculture de précision, lauréate du programme Adaptation & Resilience ClimAccelerator. Grâce à l’imagerie satellite et à l’analyse par IA, elle fournit des prévisions hyperlocales et des informations sur les sols directement sur les téléphones des agriculteurs. Karatibu a découvert la plateforme en ligne et a commencé à utiliser ses outils, l’impact a été immédiat. « Avec Rada360, je n’ai jamais compté de pertes », dit-il. « Je connais désormais l’état de mes sols, le moment des semis et comment me préparer pour la saison. » Ses voisins lui demandent maintenant comment ses cultures restent si vertes, alors que ses revenus et sa sécurité alimentaire se sont stabilisés.

  Comment peut-on guider la transformation économique en Afrique ?
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