Hier, l’armée somalienne, en collaboration avec les forces locales, a lancé une opération militaire contre des bastions de la milice terroriste Al-Shabaab dans la zone forestière située entre Ali Hili et Eid Kos, dans la région de Galguduud. Cette opération a permis la destruction de leurs positions et la mort de dizaines de leurs membres. Le commandement des opérations conjointes somaliennes a confirmé que la brigade 77 et les forces locales participantes ont réussi à éliminer tous les camps établis par la milice dans ces deux zones. Par ailleurs, les récents affrontements dans la région semi-autonome de Jubaland suscitent l’inquiétude des experts, car ils révèlent des failles dans le système fédéral et offrent une opportunité à la milice extrémiste Al-Shabaab de s’étendre.
Après des années de conflit, la Somalie est devenue une fédération fragile composée de cinq États semi-autonomes : Puntland, Jubaland, Galmudug, Hirshabelle et l’État du Sud-Ouest. Ces États entretiennent des relations tendues avec le gouvernement central à Mogadiscio, cependant, à l’approche des élections de l’année prochaine, la Somalie cherche à renforcer son contrôle sur ses États, une démarche que les analystes jugent responsable de failles ayant permis à Al-Shabaab de gagner du terrain. La semaine dernière, deux soldats somaliens ont été tués lors d’affrontements entre des forces loyales au gouvernement et des éléments soutenant les autorités de Jubaland, quelques jours après des appels à la mobilisation lancés par les deux parties dans la région. En juillet, cinq soldats somaliens avaient également été tués. Située dans la Corne de l’Afrique, la Somalie est en lutte contre Al-Shabaab depuis le milieu des années 2000.
Les forces gouvernementales ont progressé et reculé à plusieurs reprises au fil des ans. Cette année, le mouvement lié à Al-Qaïda a repris le contrôle de plusieurs villes clés. Samira Gaid, analyste sécuritaire spécialisée dans la Corne de l’Afrique, a déclaré à l’Agence France-Presse : « Dès que l’attention se détourne de la lutte contre Al-Shabaab pour se concentrer sur la politique, nous commençons à observer des pertes et des revers sur le champ de bataille. » Selon elle, le mouvement exploite les luttes de pouvoir comme « un moteur de recrutement ».
