Politique

Kenya : Une enquête parlementaire accuse les forces britanniques d’inconduite sexuelle

Les parlementaires kenyans ont identifié « une tendance préoccupante » d’inconduite de la part des forces britanniques. Une enquête parlementaire menée au Kenya accuse les troupes britanniques qui s’y entraînent de commettre un schéma récurrent d’agressions sexuelles et de dégradations environnementales, au point de faire considérer la présence de l’ancienne puissance coloniale comme une « occupation », les conclusions de cette enquête, menée par une commission parlementaire chargée de la défense et des relations extérieures, mettent en lumière la frustration croissante dans ce pays d’Afrique de l’Est face au comportement des soldats de l’Unité de formation de l’armée britannique au Kenya (BATUK), qui ont fait l’objet ces dernières années d’une série d’accusations largement relayées dans les médias.

Un porte-parole du ministère britannique de la Défense a déclaré dans un communiqué que le ministère « regrette profondément les difficultés liées à notre présence de défense au Kenya » et s’est dit prêt à enquêter sur les nouvelles allégations contenues dans le rapport dès que des preuves seront présentées. Des milliers de soldats britanniques passent chaque année par le Kenya pour des exercices d’entraînement, l’accusation la plus marquante concerne le meurtre d’Agnes Wanjiru, 21 ans, en 2012 près du camp d’entraînement britannique de Nanyuki.
Le principal suspect, un soldat britannique nommé Robert Bourkes, a été arrêté au Royaume-Uni le mois dernier après des années de campagne menée par la famille de la victime et des organisations kenyanes de défense des droits humains, qui affirmaient que les auteurs étaient protégés par l’accord de coopération de défense entre les deux pays. Robert Bourkes, qui fait actuellement l’objet de procédures d’extradition, nie toute implication dans la mort d’Agnes Wanjiru.

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Le rapport de la commission, daté du 25 novembre et publié mardi sur le site du Parlement, indique qu’il a « révélé une tendance inquiétante à l’inconduite sexuelle de la part des membres de BATUK, caractérisée par des viols, des agressions et l’abandon d’enfants nés de pères soldats ». Il précise que les auditions publiques dans les zones où opère BATUK ont mis en évidence de nombreux cas de blessures et de décès parmi les Kényans employés par les forces britanniques pour déminer des munitions non explosées sans équipement de protection, ainsi que des dommages environnementaux causés par l’élimination illégale de substances toxiques.

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