Dans un coin des vastes terrains du seul musée de Niamey – un arrangement unique en plein air dans la capitale du Niger qui fait également office de zoo –, des répliques imposantes de fossiles d’animaux éteints depuis longtemps se dressent dans un abri en tôle ondulée. Par un après-midi de vendredi récent, le Musée national Boubou Hama grouillait de dizaines d’enfants excités. Leurs cris retentissaient, ravis par les grognements caoutchouteux des hippopotames près des répliques, et le rugissement sourd des lions un peu plus loin.
Les rires flottaient jusqu’à l’exposition de fossiles, mais les os de remplacement en résine, incluant ceux d’un dinosaure au long cou appelé Jobaria, son cousin plus petit à dos voilé, et un crocodile très long, étaient largement ignorés, sauf par deux hommes qui s’arrêtèrent pour des selfies rapides. Bien que les animaux vivants volent la vedette aujourd’hui, les fossiles du Niger constituent une preuve rare de la vie qui prospérait dans cette partie du continent avant l’apparition des humains. Les os originaux sont stockés dans une salle à l’intérieur du complexe pour éviter les dommages et le vol, ou hébergés dans des musées à l’étranger.
Une grande partie du Sahara, incluant une vaste étendue du nord du Niger située dans le désert, regorge de restes de dinosaures et d’animaux similaires, attendant d’être découverts par des scientifiques visant à reconstituer l’apparence du monde d’autrefois. « Il y a plus de 100 millions d’années, pouvez-vous imaginer cela ? » demande le directeur général du musée, Adouramane Gabidan, sur un ton admiratif, en regardant l’exposition à travers les barrières en fer qui la protègent, il dit qu’il est difficile d’imaginer que le Niger aride d’aujourd’hui était autrefois des forêts luxuriantes et d’immenses plans d’eau où prospéraient des animaux éteints et des civilisations ultérieures. Les dinosaures, par exemple, ont vécu d’environ 252 à 66 millions d’années, pendant une période que les scientifiques appellent l’ère mésozoïque.
