Le président sénégalais Bachirou Dioumaye Faye s’est exprimé lors de l’African CEO Forum sur la politique numérique qu’il entend mettre en œuvre en partenariat avec les acteurs technologiques locaux et internationaux. Dans un discours historique prononcé lors du Forum des PDG africains à Abidjan, le président sénégalais Bachirou Dioumaye Faye a présenté une vision ambitieuse de l’avenir numérique du pays, affirmant son engagement en faveur d’un modèle d’indépendance économique et technologique.
Dans son discours d’ouverture lors de cet événement de deux jours, Fei, qui a visité la Silicon Valley en octobre, a présenté ses plans pour le soi-disant Digital New Deal. S’adressant à un public prestigieux composé de dirigeants d’entreprises et de dirigeants politiques africains et internationaux, Faye a déclaré que son approche rejetait « l’isolement et l’autosuffisance » et reposait plutôt sur trois piliers : « le contrôle des infrastructures, le contrôle du cadre réglementaire et le développement des compétences ». Il a ajouté que l’objectif est de construire une relation plus équilibrée entre l’Afrique et les entreprises technologiques mondiales : « L’Afrique ne peut pas simplement être un consommateur passif de services numériques étrangers ».
Pour le Sénégal, qui estime à 1,7 milliard de dollars l’investissement nécessaire à la mise en œuvre de ce nouveau plan, l’objectif est de construire des partenariats public-privé avec des investisseurs internationaux et locaux pour garantir que le développement ne se fasse pas « au détriment de la souveraineté ». Fay a cité l’Estonie comme source d’inspiration. Selon les chiffres du bureau du Premier ministre estonien, le pays a ajouté deux points de pourcentage à son PIB en numérisant 99 % de ses services publics. Fay a déclaré que son objectif à long terme est de « numériser les services publics […], ce qui est un enjeu très important, notamment dans le domaine de la collecte des impôts, qui soutient le développement ».
Cette initiative stratégique intervient à un moment particulièrement sensible pour le Sénégal, alors que le pays s’efforce de rétablir la stabilité économique après la révélation de sa soi-disant « dette cachée ».
