Economie

Le Lesotho déclare l’état d’urgence en raison d’un chômage élevé

Le gouvernement du Lesotho a déclaré l’état d’urgence national en réponse au chômage élevé des jeunes et à l’instabilité économique, invoquant l’incertitude entourant les droits de douane américains et les craintes de perdre l’accès préférentiel prévu par la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA). Le vice-Premier ministre Nthumeng Magara a annoncé mercredi que cette déclaration, en vigueur jusqu’au 30 juin 2027, permettra au gouvernement de mobiliser des ressources d’urgence et d’accélérer les interventions visant à créer des emplois et à revitaliser l’économie. Cette mesure permettra une action rapide et la mise en œuvre des politiques prévues par la Loi sur la gestion des catastrophes.

Cette déclaration intervient alors que le taux de chômage des jeunes du Lesotho approche les 50 %, dépassant largement la moyenne nationale de 30 %, selon les données officielles. L’économie du Lesotho, dépendante du textile, a été gravement touchée par le changement de politique commerciale des États-Unis. En avril, le président Donald Trump a imposé des droits de douane de 50 % sur les exportations du Lesotho, les plus élevés jamais imposés à un pays, avant de suspendre cette mesure suite à des réactions diplomatiques négatives. Cependant, un droit de douane de base de 10 % est toujours en vigueur, tandis que l’incertitude quant au renouvellement de l’AGOA d’ici septembre 2025 a entraîné des annulations de commandes et des licenciements massifs dans le secteur de l’habillement.

On craint que jusqu’à 40 000 emplois soient perdus si l’AGOA n’est pas prolongée, ce qui porterait un coup dur à l’économie du pays, qui compte environ 2,3 millions d’habitants. Le Premier ministre Sam Matekane a déclaré le mois dernier : « Le chômage élevé des jeunes a été exacerbé par l’évolution de la dynamique du commerce mondial, les réductions de l’aide étrangère américaine et l’imposition de droits de douane réciproques. Les jeunes ont besoin d’aide». La crise s’est aggravée le mois dernier après l’arrestation et l’inculpation d’un militant pour sédition après la publication d’une vidéo critiquant l’inaction du gouvernement. Cet incident a attiré l’attention internationale et suscité l’indignation des groupes de défense des droits humains.

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