Le président tunisien, Kaïs Saïed, a été contraint de promettre des opportunités d’emploi aux détenteurs de doctorats lors de leur sit-in, illustrant la crise sociale qui secoue le pays. Jeudi dernier, Kaïs Saïed s’est rendu au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour rencontrer directement les docteurs au chômage, en sit-in depuis des semaines. Cette visite, marquée par des discussions avec les manifestants, met en évidence l’ampleur de la crise sociale en Tunisie, où le chômage touche particulièrement les diplômés les plus qualifiés.
Le président a écouté leurs revendications, leur assurant que l’intégration des docteurs dans la fonction publique était une « priorité nationale ». Il a promis un système de recrutement basé sur la compétence et le mérite, avec des salaires liés aux qualifications académiques. « Nous faisons de notre mieux pour garantir un emploi équitable », a-t-il déclaré, soulignant que tout recrutement devait respecter le cadre légal existant et s’inscrire dans une réforme globale du secteur. Si les manifestants ont salué cette visite comme une reconnaissance de leurs souffrances, ils ont réaffirmé leur détermination à défendre leur droit au travail.
Pour beaucoup, le chômage prolongé des docteurs illustre les obstacles structurels auxquels le pays est confronté : sous-financement chronique des universités, manque d’opportunités de recherche et incapacité de l’État à absorber les jeunes diplômés, qui se sentent marginalisés, dans un contexte où l’économie tunisienne est fragilisée par les dettes, l’inflation et une fuite des cerveaux croissante, la situation des docteurs au chômage est devenue un symbole des fractures sociales menaçant la stabilité du pays.
