Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré que pour garantir sa sécurité alimentaire, l’Afrique doit « s’engager dans une dynamique de solutions autonomes en exploitant son immense potentiel ». Dans un discours prononcé lors de l’ouverture de la 19e édition du Forum africain sur les systèmes alimentaires à Dakar, il a ajouté que « pour opérer une transformation durable de l’agriculture, nous devons également investir massivement dans la modernisation des outils et des méthodes de production, le développement de semences et de cultures adaptées au changement climatique, la gestion de l’eau, et le développement des chaînes de valeur agricoles ».
Il a souligné la nécessité de « rendre les zones rurales plus attractives en rompant leur isolement, en fournissant un accès aux services sociaux de base, et en investissant dans chaque région pour exploiter son potentiel économique ». Il a appelé à « encourager l’émergence d’un secteur privé fort », capable « d’investir dans les entreprises agricoles, d’approvisionner les marchés locaux, et d’exporter les surplus de production ». Il a également plaidé pour « le renforcement du commerce intra-africain, en saisissant les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine, afin de faciliter un accès rapide aux produits et leur vente ». Il a insisté sur la nécessité de « fédérer nos volontés, mobiliser nos ressources, et faire de la construction de systèmes alimentaires solides un levier pour la renaissance africaine, basée sur la souveraineté et le développement partagé ».
Il a mis en avant que « la question des systèmes alimentaires est devenue extrêmement urgente », ajoutant que « les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le rapport 2024 de la FAO sur l’état de la sécurité alimentaire, plus de 700 millions de personnes ont souffert de la faim dans le monde l’année précédente, particulièrement en Afrique ». Il a noté que l’agriculture africaine, « plus que dans le reste du monde, reste vulnérable à des phénomènes climatiques imprévisibles et incontrôlés, qui s’aggravent », affirmant que cette situation « limite fortement notre capacité de production dans le temps et dans l’espace, contribuant à la persistance de la faim et de la malnutrition sur notre continent ».
