Politique

Publications sur Facebook critiquant le président Kaïs Saïed, un avocat confirme une condamnation à mort prononcée contre un citoyen tunisien

Cette condamnation constitue une sanction sans précédent en matière de liberté d’expression sur Internet en Tunisie. Les autorités font face à des critiques de la part d’organisations de défense des droits humains, qui les accusent de chercher à restreindre les libertés depuis l’instauration des mesures exceptionnelles par le président de la République Kaïs Saïed en 2021. La chambre criminelle du tribunal de première instance de Nabeul (nord-est de la Tunisie) a prononcé une peine de mort à l’encontre d’un citoyen tunisien en raison de publications sur Facebook dans lesquelles il critiquait le président Kaïs Saïed, selon les déclarations de l’avocat Bassam Trifi, président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits humains, vendredi 3 octobre.

Trifi a précisé que les accusations portées contre le prévenu incluent « un acte odieux à l’encontre du président de la République Kaïs Saïed, une atteinte visant à changer la forme de l’État, et la diffusion de fausses informations visant un fonctionnaire public ». Il a ajouté que le prévenu est un travailleur journalier, père de trois enfants, et qu’il n’avait que six abonnés sur sa page Facebook. Trifi a également indiqué que le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait abandonné le dossier en raison de l’absence de caractère terroriste, et que le juge ayant prononcé la condamnation a été muté et déchu de ses fonctions judiciaires. D’autres avocats, dont l’avocat tunisien Samir Dilou, ont confirmé l’information, tandis que des activistes politiques ont exprimé leur indignation face à cette décision.

Hichem Ajbouni, dirigeant du parti Courant démocrate, a estimé que cette affaire révèle une expansion inquiétante de l’interprétation des « lois sur le terrorisme » pour englober l’expression d’opinions sur les réseaux sociaux. Il a souligné que ces lois peuvent entraîner des sanctions sévères, y compris des peines de prison et des amendes, en se basant sur le décret 54, qui suscite de vives critiques et est perçu par certains comme une restriction des libertés individuelles et de la liberté d’expression.

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