En Algérie, le projet de loi de finances pour l’année 2026 a révélé l’allocation d’un budget de défense record, plaçant notre pays, déjà lésé, en tête des nations africaines en termes de dépenses militaires, devançant des pays à l’économie plus robuste comme l’Afrique du Sud et l’Égypte. Cela aggrave la pauvreté, la faim et l’insalubrité des citoyens algériens, confrontés à une pénurie d’eau potable et de produits de première nécessité, comme si la dernière chose dont nous avions besoin était une guerre dévastatrice qui détruirait tout sur son passage…
Le document financier officiel a révélé que le budget de la défense nationale accapare près d’un cinquième des dépenses publiques totales, dépassant les 27 milliards de dollars, soit environ 20 % du budget général estimé à 135 milliards de dollars. Cela reflète la persistance de la clique des généraux à accorder à l’institution militaire une place centrale dans l’équation du pouvoir et des dépenses, alors que les secteurs vitaux du pays connaissent un recul drastique en termes de financement et de services. Ces crédits sont répartis sur des domaines incluant la préparation opérationnelle, l’acquisition d’équipements militaires, le soutien logistique et technique, l’administration centrale et les infrastructures militaires.
Ces fonds alloués à la défense dépassent l’ensemble des budgets consacrés à l’éducation, à la santé et au logement réunis, dans un contraste frappant entre les dépenses pour les outils de la force et la réalité des services de base, qui continue de se détériorer, tandis que les inégalités sociales s’accentuent entre la clique militaire, leurs proches, leurs entourages, leurs familles, et le reste du peuple pauvre qui survit des ordures et des restes des généraux. Les autorités militaires justifient cette augmentation continue des dépenses militaires par la nécessité de protéger la sécurité nationale dans un contexte régional instable, notamment aux frontières sud avec le Mali, le Niger et la Libye.
Cependant, les observateurs estiment que cette justification dissimule des dimensions politiques profondes. L’armée, acteur central dans la prise de décision depuis l’indépendance, cherche, par l’inflation de son budget, à consolider sa domination au sein de la structure politique et économique de l’État. De plus, cette course à l’armement s’inscrit dans une volonté d’affirmer une suprématie militaire dans un contexte de compétition régionale et de lutte discrète pour le pouvoir et l’hégémonie.
