Une nouvelle enquête révèle que la production de cacao entraîne une déforestation illégale au Liberia, où les agriculteurs abattent des forêts tropicales pour planter de nouveaux cacaoyers, causant des dommages environnementaux graves. L’enquête, menée par l’Association des initiatives de développement communautaire et de conservation des forêts, une organisation à but non lucratif basée en Côte d’Ivoire, met en lumière l’ampleur de la déforestation au Liberia. Elle exhorte l’Union européenne, en tant que plus grand importateur de cacao au monde, à prendre les mesures nécessaires. La Côte d’Ivoire est le premier exportateur mondial de fèves de cacao, mais des décennies de dépendance à cette industrie ont nui à l’environnement.
La déforestation à grande échelle et l’utilisation d’engrais chimiques ont affaibli les sols, poussant les producteurs à chercher d’autres régions, comme le Liberia, qui ne figure pas parmi les dix plus grands producteurs de cacao. La déforestation est interdite par la loi libérienne, mais cela n’a pas empêché les producteurs de tenter d’établir de nouvelles plantations de cacao. Le rapport indique également que, depuis 2020, la superficie des forêts naturelles au Liberia s’élève à 8,78 millions d’hectares, soit environ 92 % de la superficie de son territoire, en 2024, le Liberia a perdu 162 000 hectares de forêts naturelles, ce qui équivaut à environ 104 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone. Bakary Traoré, directeur exécutif de l’organisation, a déclaré dans un communiqué de presse : « L’ampleur de la déforestation est colossale. Dans les zones que nous avons visitées, toutes les familles ont cédé des parcelles de forêt d’une superficie allant de 50 à 300 hectares, contre 8 ou 10 hectares dans notre rapport de l’année dernière ».
Le rapport ne se limite pas à souligner les dommages environnementaux : les enquêteurs ont également mis en lumière l’augmentation du trafic d’êtres humains, de l’exploitation et du travail des enfants, où de nombreux jeunes sont recrutés pour travailler dans la production de cacao et le défrichage des terres. En 2023, l’Union européenne a adopté une nouvelle réglementation visant à lutter contre la déforestation pour en limiter l’impact. Cette réglementation interdit la commercialisation en Europe de produits contribuant à la déforestation, notamment le café, le cacao, le caoutchouc, l’huile de palme, le soja, la viande bovine et le bois.
