Un an après l’élection du président américain Donald Trump, les contours de sa politique envers le continent africain se précisent de plus en plus. Entre mesures protectionnistes et suspension de programmes d’aide, les pays du continent n’ont pas été épargnés par les retombées de ce tournant, selon un rapport publié par Radio France Internationale, en juillet dernier, Trump a reçu cinq dirigeants africains à la Maison-Blanche. Lors de la rencontre, le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a tenté de mettre en avant les richesses minières de son pays, avant d’être interrompu par Trump qui lui a lancé : « Soyons brefs, allez droit au but », une attitude perçue par les observateurs comme une tentative d’humilier les leaders africains.
L’Afrique du Sud a été le pays le plus touché : Washington a imposé des droits de douane de 30 % sur ses importations, expulsé son ambassadeur et accusé le président Cyril Ramaphosa, dans le Bureau ovale, de commettre un « génocide » contre les Blancs – une démarche considérée comme une insulte directe au symbole de la « nation arc-en-ciel ». Le rapport indique que la Maison-Blanche a récemment annoncé accorder la priorité à l’asile pour les Blancs d’Afrique du Sud, dans le cadre de ce que Trump a qualifié de « persécution ». Pourtant, cette minorité détient encore la majorité des terres agricoles, héritage du régime d’apartheid, et les crimes visant les fermiers s’inscrivent dans une crise sécuritaire générale qui touche tous les citoyens.
Des analystes estiment que ces mesures ne sont qu’un moyen de pression sur Pretoria pour qu’elle retire sa plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice, tandis que d’autres y voient le reflet d’une idéologie raciste au sein de la Maison-Blanche. En septembre, l’accord sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), qui permettait à 32 pays africains d’exporter des milliers de produits vers le marché américain sans droits de douane, a pris fin. Des pays comme le Lesotho, Madagascar, le Kenya et l’Afrique du Sud en ont été particulièrement affectés. Par ailleurs, Trump a suspendu le programme « USAID » (l’aide américaine), qui fournissait des milliards de dollars d’assistance annuelle au continent – une décision qualifiée par le rapport de « séisme économique » supplémentaire.