Le gouvernement kényan a accéléré la vente de parts dans ses actifs stratégiques les plus importants, notamment la géant des télécommunications Safaricom et la Kenya Pipeline Company, dans le but de collecter environ 347,5 milliards de shillings kényans (2,7 milliards de dollars) pour financer des projets d’infrastructure et alléger les charges budgétaires, selon un rapport publié par le site The Africa Report. Alors que la privatisation des entreprises publiques déficitaires patine en raison de litiges judiciaires et d’un faible intérêt des investisseurs, Nairobi a choisi de se tourner vers les actifs les plus valorisés pour compenser le déficit financier.
Cette démarche inclut la vente de parts dans Safaricom, la Kenya Pipeline Company, ainsi que dans la société East African Portland Cement, ce qui devrait générer une liquidité massive pour les caisses de l’État. Par ailleurs, le ministère des Finances kényan étudie la vente partielle de la société de production d’électricité (dont l’État détient 70 %) et de Kenya Power (dont l’État détient 50,1 %). Cependant, cette dernière fait face à un dilemme de recapitalisation après le remboursement de ses dettes à mi-2026, sous la pression du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale pour réduire les subventions gouvernementales aux entreprises publiques, selon les informations rapportées par The Africa Report.
Ces initiatives interviennent après la signature par le président William Ruto de la loi sur la privatisation de 2025 et de la loi sur les entreprises détenues par l’État, qui ouvrent la voie à des réformes étendues et à la vente d’actifs publics dans le but de combler les écarts de revenus et de dynamiser le marché boursier. Le ministère des Finances affirme que les recettes de ces ventes seront dirigées vers le Fonds national pour les infrastructures et le Fonds souverain de richesse, qui ambitionnent de mobiliser environ 5 trillions de shillings (38,7 milliards de dollars), soit près de la moitié de la taille de l’économie kényane. Le ratio de la dette publique s’élève à 67,8 % du produit intérieur brut, dépassant le plafond cible de 55 %, ce qui place le Kenya dans la catégorie des « risques élevés » en termes de capacité de remboursement.