Politique

Soudan : « Les restes du régime d’Al-Bashir » cherchent à saper un processus de transition dont tout le monde partage l’objectif et le désir de sa réussite

Soudan : « Les restes du régime d'Al-Bashir » cherchent à saper un processus de transition dont tout le monde partage l'objectif et le désir de sa réussite

Après que l’armée soudanaise a annoncé qu’elle avait déjoué une tentative de coup d’État contre le Conseil de transition, le Premier ministre Abdullah Hamdok a accusé ce qu’il a appelé « des partis à l’intérieur et à l’extérieur des forces armées » d’être à l’origine de l’échec de l’opération. Il a déclaré qu’il s’agissait d’une « extension des tentatives des restes » du régime d’Omar el-Béchir, renversé par un soulèvement populaire en avril 2019 après 30 ans au pouvoir, d' »avorter la transition civile démocratique » dans le pays. FRANCE 24 a interrogé le chercheur français Jérôme Tubiana, spécialiste des affaires soudanaises, pour faire la lumière sur la réalité de la situation dans le pays.

Khartoum s’est empressé d’accuser ce qu’elle a qualifié de « restes de l’ancien régime » après la tentative de coup d’État, que l’armée puis le gouvernement ont annoncé avoir déjoué mardi matin. L’influence de Bashir est-elle toujours au Soudan ?

Omar Al-Bashir n’a aucune influence dans son pays, mais certains anciens responsables de son régime qui jouissent de la liberté ont intérêt à remettre en cause la stabilité de la transition démocratique. Le régime précédent était formé d’une alliance entre un puissant appareil militaire et les « Frères musulmans » soudanais, qui ont réussi à infiltrer une partie de l’armée, ainsi qu’un puissant service de renseignement. L’ancien chef du Service de sécurité et de renseignement, Salah Gosh, apparemment en exil en Égypte, est à l’origine de la majorité des tentatives contre-révolutionnaires depuis 2019.

Mais politiquement, les choses vont dans le bon sens. Le Premier ministre Abdullah Hamdok joue le rôle de dénominateur commun entre les différents acteurs, malgré leurs aspirations divergentes. De son côté, l’armée souffre d’une scission entre l’armée régulière et les groupes paramilitaires. Quant au peuple soudanais, il a des idéologies différentes qui s’étendent entre la gauche révolutionnaire et la droite conservatrice. Mais tout le monde partage l’objectif et le désir d’une transition réussie, en fait, les tentatives de coup d’État ont été déjouées parce que de nombreux militaires ne voulaient pas revenir à l’ancien régime.

  Un accord imminent entre les parties, va-t-il mettre fin à la crise politique au Soudan ?
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