Le chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko a rejeté une décision de justice qui pourrait l’empêcher de se présenter aux élections l’année prochaine, promettant de poursuivre sa candidature et appelant à une manifestation de masse contre le président Macky Sall, « Personne ne peut m’empêcher d’être candidat », a déclaré Sonko dans un discours diffusé sur Internet, « … ce qui s’est passé hier n’est pas une libération de la justice mais des voleurs judiciaires ». Il a ajouté : « Je réitère mon appel à la résistance et demande aux Sénégalais de se lever et d’affronter Macky Sall ».
Sonko n’a pas précisé s’il avait l’intention de faire appel de la décision du tribunal devant la Cour suprême dans les six jours, mais a appelé ses partisans à assister à un rassemblement de l’opposition prévu vendredi dans la capitale, Dakar. « Nous voulons que le 12 mai soit une manifestation que le pays n’a jamais vue auparavant », a-t-il déclaré, lundi, un tribunal a prolongé la peine avec sursis de Sonko dans une affaire de diffamation à une peine qui pourrait disqualifier le célèbre homme politique de se présenter à l’élection présidentielle de février, le dernier développement d’une longue saga juridique qui a déclenché des troubles au Sénégal, outre l’affaire de diffamation, Sonko est également accusée d’avoir violé une employée d’un salon de beauté en 2021 et d’avoir proféré des menaces de mort à son encontre. Il nie tout acte répréhensible, mais l’issue de cette affaire pourrait également affecter son éligibilité électorale. La prochaine audience du tribunal est prévue le 16 mai.
Les autorités ont rejeté les affirmations de Sonko selon lesquelles le système judiciaire a été utilisé pour le tenir à l’écart de la course présidentielle. L’impasse tendue a déclenché des manifestations et des affrontements parfois violents entre les forces de sécurité et ses partisans ces dernières années, le Sénégal, qui a obtenu son indépendance de la France en 1960, est largement considéré comme l’une des démocraties les plus stables d’Afrique de l’Ouest, mais la saga juridique prolongée de Sonko et la crainte que Sall ne tente de briguer un troisième mandat ont alimenté les tensions dans les rues.