Après des semaines de va-et-vient, Paris a jeté l’éponge et le président français Emmanuel Macron a annoncé le 24 septembre le retrait des forces de son pays du Niger à la fin de cette année, tandis que son ambassadeur a quitté la capitale Niamey le 28 septembre dans ce qui était considéré comme une victoire « temporaire » pour les putschistes au Niger.
Le conseil militaire a célébré ce qu’il a appelé le « moment historique », qu’il a considéré dans un communiqué comme « une nouvelle étape vers la souveraineté », alors que de nombreux citoyens sont venus célébrer cette « victoire politique » sur la France, l’acquiescement de Paris aux exigences de la junte militaire au Niger révèle un nouveau déclin de son influence dans ce pays, qu’il a utilisé comme centre de ses opérations militaires contre les groupes terroristes au Sahel, après son « expulsion » du Mali et du Burkina Faso. Cela soulève plusieurs questions sur l’avenir de sa présence militaire dans cette région troublée, après la forte opposition de l’Algérie à toute opération militaire au Niger pour éviter le scénario libyen qui a plongé la région du Sahel dans le chaos, l’Italie l’a rejoint, et les États-Unis se sont timidement rangés à leur côté pour ne pas ouvrir la voie à une expansion supplémentaire de la Russie dans la région, même la Libye, le Tchad et la Mauritanie n’ont pas exprimé leur soutien à une éventuelle opération militaire de la CEDEAO, tandis que le Mali et le Burkina Faso ont menacé de se retirer du groupe et d’envoyer des forces au Niger pour lutter contre toute attaque militaire contre la junte du pays.
Suite au coup d’État du Niger contre le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet, les voix au sein de la CEDEAO appelant à l’usage de la force pour rétablir le statut constitutionnel du Niger se sont tues, en faveur de solutions diplomatiques, malgré l’expiration du délai fixé par le groupe pour a commencé son opération militaire il y a des semaines.
