Politique

Des manifestants ghanéens accusent le président d’usurpation de pouvoir après la suspension de la juge en chef

Des centaines de manifestants de l’opposition, vêtus de rouge et de noir, ont condamné la décision du président du Ghana de suspendre la juge en chef et ont exigé sa réintégration immédiate. Ils accusent le président John Mahama d’avoir violé la Constitution en ne respectant pas les procédures régulières et affirment qu’il porte atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire. Gertrude Torkornou a été démise de ses fonctions la semaine dernière dans l’attente d’une enquête sur sa conduite – la première suspension d’une juge en chef dans l’histoire du Ghana.
Cette mesure a été prise après que le président a déclaré que trois personnes lui avaient adressé des pétitions contenant des allégations non divulguées contre Mme Torkornou. La manifestation de lundi à Accra était menée par le principal parti d’opposition, le Nouveau Parti patriotique (NPP), au pouvoir lorsque le président de l’époque, Nana Akufo-Addo, a nommé Mme Torkornou il y a deux ans. Nana Boakye Yiadom, l’organisateur national du Nouveau Parti du Peuple, a déclaré que son traitement était motivé par des considérations politiques et constituait une atteinte à la démocratie. Trois petits groupes d’opposition ont également participé aux manifestations. Les revendications de l’opposition rejoignent celles formulées la semaine dernière par le Barreau du Ghana. Ce groupe, qui regroupe d’éminents juristes, a déclaré que la suspension du juge en chef était inconstitutionnelle et que le président Mahama devait l’annuler.
Cependant, ce point de vue n’est pas partagé par tous. De nombreux avocats du pays soutiennent que le président a le pouvoir d’agir lorsqu’il existe des preuves de mauvaise conduite de la part d’un fonctionnaire, quelle que soit sa fonction. Ce point de vue est également partagé par les partisans du président. La loi garantit aux juges en chef du Ghana le maintien en fonction jusqu’à leur retraite. Cependant, la Constitution ghanéenne autorise le président à nommer, suspendre, voire révoquer un juge en chef en cas de preuve d’actes répréhensibles, notamment d’incompétence et de mauvaise conduite. Cependant, certains Ghanéens estiment que la procédure régulière n’a pas été respectée dans cette affaire.

  Le président gabonais espère briguer un troisième mandat alors que l'opposition cherche à mettre fin au règne de la famille Bongo
Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top