Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a limogé le Premier ministre Rui Duarte de Barros et nommé Braima Camara comme successeur. Cette décision, perçue par les observateurs comme faisant partie d’un accord de partage du pouvoir en vue de l’élection présidentielle prévue en novembre prochain, s’inscrit dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir. Cette destitution a été prononcée par décret présidentiel, mettant fin aux fonctions de M. de Barros, qui avait pris ses fonctions de Premier ministre en décembre 2023, et le remplaçant par M. Camara, ancien coordinateur du parti d’opposition Madame J-15 et l’une des figures politiques les plus en vue du pays.
Ces changements interviennent dans un contexte de controverse croissante autour de la durée du mandat du président Embalo, critiqué par l’opposition quant à la légitimité de son maintien au pouvoir. La Constitution du pays stipule que le mandat présidentiel est de cinq ans, renouvelable une fois, tandis que l’opposition maintient que le mandat d’Embalo a pris fin le 27 février. Cependant, la Cour suprême a statué que son mandat se poursuivrait jusqu’au 4 septembre, suscitant une nouvelle controverse, d’autant plus que le président avait annoncé la tenue d’élections le 30 novembre et la fin de son premier mandat à cette date. L’opposition refuse depuis des mois de reconnaître Embalo comme président légitime, dans un contexte d’escalade des tensions politiques qui a poussé la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à envoyer une mission de médiation dans le pays en mars dernier. Cependant, la mission a brusquement quitté le pays, invoquant des menaces d’expulsion de la part des autorités.
La Guinée-Bissau, petit pays d’Afrique de l’Ouest, a connu des troubles politiques répétés depuis son indépendance du Portugal il y a plus d’un demi-siècle, notamment une série de coups d’État militaires qui l’ont déstabilisée.
