Au milieu des développements qui se produisent en Afrique et de sa quête de souveraineté et de réparation pour l’injustice et l’oppression subies par ses peuples, et au milieu de nouveaux chapitres de repositionnement et de recherche d’influence par les acteurs internationaux, la Russie est apparue comme une nouvelle puissance cherchant à renforcer sa présence sur le continent, se commercialisant avec une propagande de non-participation au passé colonial des pays de la région.
Depuis 2018, la politique du Kremlin se concentre sur sa présence en Afrique par la force et les partenariats militaires. Cependant, cela n’a pas été réalisé par des armées régulières, mais plutôt par des milices privées, qui ont connu du succès dans les domaines de l’économie, du commerce des armes et de l’infiltration au sein des régimes militaires qui ont pris le pouvoir par des coups d’État. Un nouveau rapport de la Rand Corporation américaine révèle que la Russie renforce sa présence militaire non officielle en Afrique par le biais de groupes de collaborateurs ou de mercenaires, notamment le groupe Wagner, qui a poursuivi ses activités sur le continent même après l’échec de sa rébellion en 2023 et l’assassinat de son chef, Evgueni Prigojine.
Le rapport, intitulé « Groupes mercenaires et paramilitaires russes en Afrique : examen des changements et des impacts depuis la rébellion de Wagner », documente les changements dans l’influence russe sur le continent de la mi-2023 à septembre 2024. L’une des milices, ou mercenaires, les plus importantes travaillant pour servir les intérêts de la Russie en Afrique est le groupe Wagner, qui est déployé sur tout le continent depuis 2018.
Wagner constitue un mécanisme important par lequel Moscou cherche à atténuer son isolement économique et politique international croissant et a aidé la Russie à étendre son influence mondiale à un coût relativement faible. Dans le cadre de ses efforts pour dominer le paysage politique et économique en Afrique, Moscou a créé une nouvelle formation militaire ou armée privée appelée « Corps africain » au début de 2024. Selon certains observateurs et analystes, le corps comprendrait entre 40 000 et 45 000 combattants, et le recrutement a commencé en décembre 2023 dans plusieurs pays africains et en Russie.
