Des dizaines de personnes ont été tuées dans une attaque menée par un groupe armé au Burkina Faso, ont indiqué des sources sécuritaires. Des rapports indiquent que la ville de Djibo, dans le nord du Burkina Faso, a été soumise à une attaque à grande échelle menée par le groupe Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), lié à Al-Qaïda. L’attaque a visé le camp principal de la ville, tuant des dizaines de soldats et de civils et pillant du matériel militaire. Djibo est soumise à un siège strict depuis plus de trois ans, les habitants n’étant autorisés à entrer ou à sortir que sous escorte militaire. La nourriture et les médicaments connaissent de graves pénuries, ce qui en fait l’une des zones les plus touchées par le conflit armé dans le pays.
Dans un rapport connexe, Human Rights Watch a rapporté que les forces gouvernementales du Burkina Faso ont tué au moins 100 civils en mars dernier près de la ville de Solinzo, dans l’ouest du pays. Selon les témoignages des familles des victimes et des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, les assaillants étaient des membres des forces d’élite du Burkina Faso et des membres d’une milice pro-gouvernementale connue sous le nom de Volontaires pour la défense de la patrie. Toutes les victimes étaient issues de l’ethnie Fulani, une communauté pastorale répartie dans toute la région. Le gouvernement est depuis longtemps accusé de soutenir les militants.
Dans un rapport précédent, Human Rights Watch avait suggéré l’implication du gouvernement dans l’attaque, sur la base de preuves contenues dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, bien que ces preuves soient insuffisantes pour parvenir à une conclusion définitive. Le gouvernement a émis un démenti catégorique lors de la première publication du rapport, déclarant dans un communiqué qu’il « condamne la diffusion sur les réseaux sociaux d’images incitant à la haine et à la violence communautaire, ou de fausses informations visant à saper la cohésion sociale » dans le pays.
