La Cour suprême des Nations Unies a donné raison à la Guinée équatoriale dans son différend avec le Gabon concernant trois îles situées dans des eaux potentiellement riches en pétrole. Les deux pays d’Afrique centrale se disputent les îles de Konga, Mbanai et Kokoteros depuis le début des années 1970. Ces îles sont presque inhabitées, mais sont situées dans une zone marine censée contenir d’importants gisements de pétrole. La Cour internationale de justice a jugé que la revendication de la Guinée équatoriale – fondée sur le traité de 1900 divisant les biens coloniaux français et espagnols – devait être respectée.
La Cour a rejeté l’argument principal du Gabon, à savoir qu’un traité plus récent, l’Accord de Bata de 1974, avait modifié la souveraineté des îles en sa faveur. Dans une décision définitive et contraignante, la Cour internationale de justice a statué que les îles de Conga, Mbanyi et Cocoteros étaient sous contrôle espagnol puis transférées à son ancienne colonie, la Guinée équatoriale, lors de l’indépendance en 1968. Le Gabon devra désormais retirer ses troupes de Mbanie, la plus grande des îles. En 1972, l’armée gabonaise expulse les forces équato-guinéennes de Mbaney et y établit sa propre présence militaire. Les hostilités se sont apaisées jusqu’au début des années 2000, lorsque le potentiel pétrolier du golfe de Guinée est devenu évident.
En 2016, après des années de médiation de l’ONU, les deux pays ont convenu de laisser la Cour internationale de justice régler l’affaire. Un porte-parole de la présidence gabonaise a déclaré qu’il appartenait désormais aux pays de négocier à la lumière de la décision, a rapporté l’AFP. « Le Gabon et la Guinée équatoriale doivent coexister ; nous ne pouvons pas nous séparer. Il nous faudra donc négocier pour résoudre tous ces problèmes », a déclaré Guy Rosatanga-Regnault. Les deux pays sont d’importants producteurs de pétrole. Cependant, la production pétrolière a diminué ces dernières années en raison d’un manque d’investissement, d’activités d’exploration limitées et du vieillissement des puits.
