Politique

Le Conseil des droits de l’homme rejette la tentative de l’Érythrée de mettre fin à l’enquête

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a rejeté la tentative de l’Érythrée de mettre fin au mandat d’un expert des Nations Unies enquêtant sur les allégations de violations des droits de l’homme dans le pays. Cette démarche a été perçue comme opportune par les diplomates occidentaux, qui craignaient qu’elle ne crée un dangereux précédent permettant aux États d’échapper à leurs responsabilités. La démarche de l’Érythrée a surpris de nombreux observateurs, car il s’agissait d’une rare tentative de la part d’un État sous mandat d’enquête de mettre fin à ce mandat. Cependant, elle a été rejetée catégoriquement, avec seulement quatre membres votant pour, 25 contre et 18 abstentions.

Une contre-proposition de l’Union européenne visant à prolonger le mandat d’un an a été facilement adoptée. Dans son dernier rapport, l’avocat soudanais Mohamed Abdelsalam Babiker, actuellement expert des Nations Unies, a qualifié la situation en Érythrée de « critique », évoquant les détentions arbitraires et le recours généralisé au service militaire, qui contribuent à l’augmentation des taux de migration, l’organisation africaine de défense des droits humains Defend Defenders a salué la prolongation du mandat, soulignant que l’expert de l’ONU « joue un rôle indispensable, non seulement pour les victimes des violations érythréennes, mais aussi pour la diaspora érythréenne ». Le représentant de l’Union européenne a déclaré que la fin du mandat aurait permis « la poursuite de l’impunité et une répression plus intense en silence ».

 Le chargé d’affaires érythréen, Habtem Zeray Girmay, a accusé l’Union européenne d’agir par « complexe du sauveur néocolonial », estimant que « prolonger le mandat du Rapporteur spécial est une insulte à la raison et à la justice ». Parmi les pays ayant soutenu la proposition de l’Érythrée figuraient l’Iran, le Soudan et la Russie, tous trois soumis à des enquêtes de l’ONU en vertu d’un mandat du Conseil de sécurité composé de 47 membres. La Chine a également exprimé son soutien, considérant un tel mandat d’enquête comme un « gaspillage de ressources ».

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