Les autorités de la Guinée-Bissau ont annoncé l’arrêt immédiat des services de l’agence de presse officielle portugaise « Lusa », ainsi que de la radio et de la télévision publiques portugaises, et ont ordonné aux représentants de ces médias de quitter le pays d’ici le 19 août courant, les autorités bissau-guinéennes n’ont officiellement fourni aucune explication sur les raisons de l’arrêt des activités des médias portugais sur leur territoire. Les directions des médias concernés ont dénoncé, dans un communiqué commun, une « mesure discriminatoire et sélective, constituant une atteinte délibérée à la liberté d’expression ».
Le communiqué ajoute que cette démarche reflète « une partie de la volonté constante du gouvernement de la Guinée-Bissau de réduire au silence les journalistes qui accomplissent leur devoir d’information ». De son côté, le ministère portugais des Affaires étrangères a exprimé son indignation face à cette décision qu’il a qualifiée d’« injustifiée », et a convoqué l’ambassadeur bissau-guinéen à Lisbonne pour fournir des explications à ce sujet. Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a reporté une visite prévue au Portugal le lundi 25 août, à l’occasion de sa présidence de la Communauté des pays de langue portugaise.
La décision de mettre fin aux services des médias officiels portugais en Guinée-Bissau intervient trois mois avant la date des élections présidentielles prévues pour le 23 novembre prochain. Embaló a annoncé sa candidature pour un second mandat et a récemment nommé un nouveau gouvernement, tandis que la Ligue des droits humains du pays a dénoncé « le caractère répressif et autoritaire du gouvernement » dans la période précédant les élections.
