Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à Banjul, dénonçant ce qu’elles qualifient de corruption et de mauvaise gestion dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir du président gambien Adama Barrow en 2017. Certains manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Le système de santé est défaillant et les dirigeants gaspillent !» ou encore « Les Gambiens ne sont pas esclaves de la corruption ». Les manifestants ont également réclamé plus de justice dans le pays, accusant le président Adama Barrow d’être responsable de plusieurs scandales. Ils tiennent le régime de Barrow pour responsable de la mort de dizaines d’enfants en 2022, causée par du sirop contre la toux contrefait importé d’Inde.
Soixante-dix enfants âgés de cinq ans et moins sont morts en 2022 après avoir consommé ces médicaments en vente libre, suscitant l’indignation de la population dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest d’environ 2,5 millions d’habitants. « Nous vivons sous le joug du pillage et du saccage depuis trop longtemps, et la corruption est omniprésente dans ce pays », a déclaré Falu Gallas Sesay, directeur de programme du mouvement de jeunesse Gambiens contre le pillage des actifs (GALA), l’organisation à l’origine de la manifestation. Autres sujets de protestation : de présumés scandales financiers, notamment liés à la gestion de la pandémie de COVID-19, et des malversations au sein de l’Autorité portuaire de Gambie.
« Ce ne sont pas seulement les jeunes qui se sont mobilisés aujourd’hui ; le pays tout entier veut que la corruption appartienne au passé », a affirmé Omar Sesay, porte-parole de GALA. La Gambie a connu de nombreuses années de dictature brutale sous l’ancien président Yahya Jammeh (1994-2017). Ce dernier a perdu le pouvoir après sa défaite surprise à l’élection présidentielle de 2016 face à Adama Barrow. M. Barrow a ensuite remporté un second mandat en décembre 2021.
