Politique

La Cour pénale internationale condamne deux chefs anti-balaka pour crimes de guerre en République centrafricaine

La Cour pénale internationale (CPI) a condamné deux chefs anti-balaka pour crimes de guerre en République centrafricaine (RCA), le jeudi 24 juillet 2018, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis entre septembre 2013 et février 2014. La Cour a condamné l’ancien député et commandant militaire Alfred Yekatom, dit « Rambo », à 15 ans de prison. La Cour a également condamné l’ancien coordinateur général de la milice, Patrice-Édouard Ngaïssona, à 12 ans de prison, à l’issue d’un procès qui a duré plus de trois ans et a vu la participation de quelque 2 000 victimes.

Le jugement stipule que les deux hommes ont joué un rôle clé dans la conduite d’une campagne systématique ciblant la population musulmane de l’ouest du pays, comprenant meurtres, torture, déplacements forcés, destruction de lieux de culte et persécutions religieuses. La Cour a affirmé que le conflit n’était pas d’essence religieuse, mais a relevé l’utilisation de la rhétorique religieuse comme outil de domination politique par les deux camps, notamment après la prise de contrôle de la capitale, Bangui, par la coalition musulmane Séléka en 2013, et la réponse violente qui a suivi, menée par les milices anti-balaka. Dans un geste inhabituel, la CPI a organisé une retransmission en direct du verdict dans les villes de Bangui, Bossangoa et Boda. Des centaines de représentants de la société civile, de diplomates, de journalistes et d’étudiants ont suivi les débats, une initiative visant à sensibiliser la population locale à l’importance de la justice internationale.

Ce verdict est considéré comme une étape importante dans la lutte contre l’impunité des crimes de masse sur le continent africain et un message clair contre l’impunité dont bénéficient depuis longtemps les chefs de guerre. Les deux condamnés devraient rester en détention à La Haye jusqu’à ce qu’un pays hôte soit identifié pour exécuter leurs peines. Un appel peut être interjeté par la défense ou le Bureau du Procureur.

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