Politique

Human Rights Watch tient les autorités burkinabè responsables de la disparition de journalistes

Human Rights Watch a pris note de la libération par les autorités burkinabè de cinq journalistes et d’un militant des droits humains, enrôlés de force dans l’armée après avoir critiqué la junte militaire au pouvoir. Elle les a également tenus responsables de la disparition continue de leurs collègues. L’organisation a déclaré que, bien que cette évolution soit positive, leur libération met en lumière la réalité tragique : d’autres personnes sont toujours portées disparues, certaines depuis 2024, sans aucune information sur leur sort. Elle a noté que le 24 mars 2024, les autorités burkinabè ont arrêté Guizoma Sanogo, Boukari Ouaba et Phil Roland Zongo, membres de l’association des journalistes du pays, ainsi que Luce Bagbilgim, journaliste de la chaîne de télévision privée BF1, à Ouagadougou, la capitale, après qu’ils eurent dénoncé les restrictions à la liberté d’expression imposées par la junte militaire.

Le 2 avril, l’organisation a signalé la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant Sanogo, Ouaba et Bagbilgim portant des uniformes militaires, suscitant des inquiétudes quant à leur enrôlement forcé. L’enrôlement de Zongo n’a été rendu public qu’après sa libération, le 18 juin 2024, Kalevara Seri, commentateur de BF1, a été porté disparu après une rencontre avec des membres du Haut Conseil de la Communication, l’organe de régulation des médias du Burkina Faso, l’organisation a indiqué qu’il avait été interrogé au sujet d’un commentaire dans lequel il exprimait ses doutes quant à l’authenticité des photos publiées du chef de l’État. En octobre dernier, les autorités ont admis qu’il avait été « enrôlé de force pour le service militaire, avec deux autres journalistes, Serge Ollon et Adama Bayala, dont le sort reste inconnu ».

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Le 29 novembre 2023, Lamine Ouattara, membre du Mouvement burkinabé pour les droits de l’homme et des peuples, a été enlevé à son domicile par des hommes en civil se présentant comme des membres du Service national de renseignement (SIN). Des proches de M. Ouattara ont confirmé qu’il avait été enrôlé de force. Human Rights Watch affirme avoir documenté le recours généralisé à l’état d’urgence par la junte militaire pour enrôler des critiques, des journalistes, des militants des droits humains et des juges afin de les réduire au silence.

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